jeudi 21 janvier 2016

Sur Internet, le savoir n'est rien sans le talent

Un point de vue très interpelant a été publié dans Les Echos le 12 octobre dernier sous la plume de 3 membres des Company Doctors, réseau de consultants en entreprise sur le lien entre savoir, qu'Internet met à la portée du plus grand nombre, faire-savoir, que les moyens de communication modernes semble simplifier et savoir-faire, qui reste l'apanage de certains.



Conclusion : à l'heure d'Internet, le savoir - soi-disant à la portée de tous - plie mais ne rompt pas. La preuve par cinq. 
  • Je clique, donc je sais. Parole d'expert n'est plus parole d'évangile. Face à la déferlante de connaissances digitales, le savoir n'est plus pouvoir, et ce dernier appartient désormais à celui qui dispose de la capacité de choisir les pièces-clefs. Déchiffrer l'idée à valeur ajoutée qui se dégage, relier ou faire émerger les thèmes qui font la différence. L'expert est désormais celui qui sait donner du sens à l'information.
  • Dominer son sujet mais rester humble. Le savoir accessible à tous ébranle la posture haute du mandarin. Le dirigeant doit avant tout rester humble : je sais que je ne sais rien, en tous cas pas plus que les autres. Il fait surtout jouer ses compétences humaines dans le travail, il convainc par sa vision, son aptitude à raconter l'histoire (story-telling), sa sympathie et son empathie, ou encore son intuition de ce qui va mobiliser, fonctionner et être utile au succès de ses équipes.
  • Le Give autant que le Take. Dans un contexte où l'abondance des savoirs l'emporte sur la rareté, le don et le partage transforment les comportements traditionnels du chacun pour soi et sont de nouveaux vecteurs de réussite.
  • Je peux tout faire (du moins je le crois). Sur Internet, tout est possible, mais au risque de chacun et sans garantie, et en acceptant d'y consacrer du temps et, au pire, de le gaspiller. N'en déplaise à la mode, une consultation de spécialiste sur mesure reste sans commune valeur avec une prestation standardisée sur Internet. Mais pour démonter son utilité, l'expert doit désormais repenser sa relation client et lui assurer un niveau de compétences qu'il n'aurait jamais réussi à atteindre seul.
  • Apprendre et se faire voir à portée de souris. La révolution de l'apprentissage est en marche (MOOC, tutoriels, e-learning) tout comme l'est celle du faire savoir (réseaux sociaux, blogs, likes, tweets et retweets). La seule façon aujourd'hui de se différencier, c'est grâce à ce qui ne peut ni s'apprendre, ni se construire, ni se stocker sur Internet, à savoir l'expérience personnelle et le talent. 
C'est plutôt réconfortant, non ?

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